L'économie française est caractérisée par la prédominance du secteur tertiaire, qui représente 79,1% du PIB en 2022. L'industrie et l'agriculture ont vu leur part diminuer au fil des décennies. Comprendre la répartition des secteurs économiques est essentiel pour appréhender les enjeux et les perspectives de l'économie française en 2024.
📊 Chiffre clé
En 2022, le secteur tertiaire représente 79,1% du PIB français, l'industrie 18,8% et l'agriculture seulement 2,1%.
Structure de l'économie française
L'économie française en 2024 est caractérisée par une structure sectorielle spécifique, marquée par la prédominance du secteur tertiaire. Cette répartition résulte de l'évolution de l'économie au cours des dernières décennies, qui a vu le poids des services s'accroître au détriment de l'industrie et de l'agriculture.
Dominance du secteur tertiaire
En 2022, le secteur tertiaire représentait 79,1% du produit intérieur brut (PIB) français, selon les données fournies. Cette part prépondérante des services dans l'économie française s'observe également dans la répartition de l'emploi, avec 80,1% des emplois situés dans ce secteur en 2022.
Le secteur tertiaire regroupe une grande diversité d'activités, telles que :
- Le commerce
- Les transports
- L'hébergement et la restauration
- Les services financiers et immobiliers
- Les services aux entreprises et aux particuliers
- L'éducation, la santé et l'action sociale
Cette tertiarisation de l'économie française s'inscrit dans une tendance de long terme, commune à la plupart des pays développés. Elle s'explique notamment par :
- L'externalisation par les entreprises industrielles de nombreuses fonctions de services auparavant réalisées en interne (nettoyage, sécurité, informatique, comptabilité...)
- Le développement de nouveaux services liés aux évolutions technologiques et sociétales (services numériques, services à la personne...)
- La demande croissante de services de la part des ménages, à mesure que leur niveau de vie augmente
Recul de l'industrie et de l'agriculture
La croissance du secteur tertiaire s'est faite parallèlement à la diminution de la part de l'industrie dans l'économie française ces dernières décennies. En 2022, l'industrie ne représentait plus que 18,8% du PIB et 17,9% des emplois.
Ce recul de l'industrie résulte de plusieurs facteurs :
- Les gains de productivité réalisés grâce à l'automatisation et la robotisation, qui ont réduit les besoins de main-d'œuvre
- La concurrence des pays émergents à bas coûts de production
- La désindustrialisation et les délocalisations, qui ont conduit de nombreuses entreprises à transférer leurs usines à l'étranger
Quant à l'agriculture, son poids dans l'économie est devenu marginal : elle ne contribuait plus qu'à 2,1% du PIB et des emplois en 2022. Cette évolution découle de la modernisation de l'agriculture, qui a permis d'augmenter considérablement la productivité, ainsi que de l'exode rural massif qu'a connu la France au XXe siècle.
Secteur | Part du PIB (2022) | Part de l'emploi (2022) |
---|---|---|
Tertiaire | 79,1% | 80,1% |
Industrie | 18,8% | 17,9% |
Agriculture | 2,1% | 2,1% |
Ainsi, l'économie française apparaît aujourd'hui comme une économie de services, l'industrie et l'agriculture y occupant une place de plus en plus réduite. Cette structure sectorielle soulève des enjeux en termes de compétitivité, d'emploi et d'aménagement du territoire, qui font l'objet de nombreux débats.
Performances économiques et productivité
La productivité est un indicateur clé de la performance économique d'un pays. Elle mesure l'efficacité avec laquelle les ressources, notamment le travail, sont utilisées pour produire des biens et des services. La France, comme de nombreux pays développés, fait face à des défis importants pour maintenir et améliorer sa productivité dans un contexte économique en constante évolution.
Une baisse préoccupante de la productivité en France
Selon les données d'Eurostat, la France a connu une baisse significative de sa productivité par heure travaillée entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2023. Cette diminution de 3,9% contraste fortement avec la situation observée dans la plupart des pays de l'Union européenne, où la productivité a généralement augmenté au cours de cette période.
Cette baisse de productivité en France s'explique par une combinaison de facteurs :
- Une faible augmentation de la valeur ajoutée brute, de seulement 1,5%
- Une hausse importante des heures travaillées, de 5,5%
Ainsi, malgré une augmentation du temps de travail, la création de valeur ajoutée n'a pas suivi le même rythme, entraînant une dégradation de la productivité globale.
Des disparités sectorielles marquées
La baisse de productivité en France n'est pas uniforme dans tous les secteurs économiques. Certains secteurs ont été particulièrement touchés :
Secteur | Évolution de la productivité (2019 T2 - 2023 T2) |
---|---|
Fabrication des matériels de transport | Forte réduction |
Services immobiliers | Forte réduction |
Construction | Réduction |
Industrie agroalimentaire | Réduction |
Commerce | Réduction |
Transport | Réduction |
Hébergement-restauration | Réduction |
À l'inverse, quelques secteurs ont réussi à maintenir ou améliorer leur productivité :
- Agriculture
- Services d'information et communication
- Industrie des biens d'équipement
- Services hors sphère marchande
- Services financiers (légère augmentation)
Focus sur l'industrie agroalimentaire et les matériels de transport
Dans l'industrie agroalimentaire, la valeur ajoutée brute a légèrement diminué tandis que les heures de travail ont fortement augmenté, entraînant une baisse de productivité. Pour le secteur des matériels de transport, la valeur ajoutée brute en termes réels a chuté de manière significative, mais la réduction des heures travaillées a été proportionnellement moins importante, conduisant également à une détérioration de la productivité.
Les services et la construction également touchés
Dans des secteurs tels que le commerce, l'hébergement-restauration, la construction ou les services de transport, l'augmentation des heures travaillées a largement dépassé la hausse de la valeur ajoutée brute en termes réels. Cette situation a contribué à la dégradation de la productivité observée dans ces domaines d'activité.
Commerce extérieur et balance commerciale
En 2022, la France a enregistré un déficit commercial record, creusé par la hausse des coûts énergétiques et les faiblesses structurelles de son industrie. Malgré une progression des exportations, celles-ci n'ont pas suffi à compenser la forte augmentation des importations. Les échanges commerciaux de la France restent concentrés avec ses partenaires européens traditionnels.
Un déficit commercial record en 2022
Le déficit de la balance commerciale française a atteint un niveau sans précédent de 164 milliards d'euros en 2022, soit une aggravation de près de 100 milliards d'euros par rapport à 2021. Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation :
- La flambée des prix de l'énergie, en particulier du gaz et du pétrole, a fortement alourdi la facture énergétique de la France qui dépend des importations pour couvrir ses besoins.
- La dépréciation de l'euro face au dollar a renchéri le coût des importations libellées en dollar, comme les hydrocarbures.
- Les faiblesses structurelles de l'industrie française, notamment son positionnement sur des secteurs de moyenne gamme et sa perte de compétitivité, limitent sa capacité à exporter.
Si les exportations françaises ont progressé de 18,8% en 2022 pour atteindre 615,8 milliards d'euros, elles n'ont pas permis de compenser l'envolée de 26,1% des importations qui se sont élevées à 780,5 milliards d'euros.
Les partenaires commerciaux traditionnels de la France
En 2022, les principaux partenaires commerciaux de la France sont restés ses voisins européens :
Pays | Part dans les exportations françaises | Part dans les importations françaises |
---|---|---|
Allemagne | 13,5% | 12% |
Italie | 7,6% | 8% |
Belgique | 7,5% | 6,9% |
Espagne | 7,5% | 6,9% |
Les États-Unis, cinquième client de la France avec 8% des exportations, sont le seul pays non européen figurant parmi les cinq premiers partenaires commerciaux. La Chine arrive en 8e position avec 4,4% des exportations françaises.
Les principaux produits exportés par la France
Malgré le déficit commercial global, certains secteurs restent très excédentaires et constituent les points forts des exportations françaises :
- Les produits agricoles et agroalimentaires, en particulier les céréales, les vins et spiritueux et les produits laitiers, dégagent un excédent commercial de 11 milliards d'euros en 2022.
- L'industrie pharmaceutique, portée par des groupes comme Sanofi, affiche un solde positif de 7 milliards d'euros.
- Les exportations de produits de luxe (maroquinerie, cosmétiques, joaillerie...), dominées par des géants comme LVMH ou L'Oréal, augmentent de 27% pour atteindre 77 milliards d'euros en 2022.
À l'inverse, d'autres secteurs industriels, comme l'automobile ou l'électronique, pâtissent d'importants déficits commerciaux en raison de la concurrence internationale et de délocalisations.
Impact régional sur l'économie
La répartition sectorielle de l'économie française en 2024 reflète les disparités régionales et l'impact des différents secteurs sur la croissance économique du pays. Si l'Île-de-France continue de jouer un rôle moteur, d'autres régions font face à des défis structurels liés notamment à la désindustrialisation.
La prédominance de l'Île-de-France
En 2024, la région Île-de-France demeure le principal moteur économique du pays, contribuant à hauteur de 30% au PIB national. Cette performance s'explique par la forte concentration d'activités à forte valeur ajoutée, notamment dans le secteur tertiaire :
- Services financiers et d'assurance
- Activités de conseil et de services aux entreprises
- Industries culturelles et créatives
- Recherche et développement
La métropole parisienne joue un rôle clé dans ce dynamisme. En 2023, Paris et son agglomération se classaient au sixième rang mondial des villes ayant le PIB le plus élevé, avec un produit intérieur brut estimé à 869 milliards d'euros selon les données de l'INSEE.
Des régions industrielles en difficulté
A l'inverse, les régions historiquement industrielles font face à des difficultés structurelles. C'est notamment le cas des Hauts-de-France et de la Normandie, où la désindustrialisation a eu un impact significatif sur l'économie locale :
Région | Poids de l'industrie dans la valeur ajoutée (2022) | Évolution de l'emploi industriel (2008-2022) |
---|---|---|
Hauts-de-France | 16,3% | -15,7% |
Normandie | 15,9% | -17,4% |
Ces régions peinent à compenser les pertes d'emplois industriels par des créations dans d'autres secteurs, ce qui pèse sur leur croissance économique. En 2023, leur PIB n'a progressé que de 0,8% contre 1,4% au niveau national selon les estimations de l'INSEE.
Le dynamisme des régions méridionales
A contrario, les régions du sud de la France affichent une croissance supérieure à la moyenne nationale, tirée par le dynamisme des activités tertiaires et résidentielles. Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur ont ainsi vu leur PIB progresser respectivement de 1,7% et 1,5% en 2023.
Le secteur touristique joue un rôle moteur, avec des retombées économiques importantes. En 2022, la consommation touristique représentait ainsi 13,8% du PIB en Provence-Alpes-Côte d'Azur selon le Comité Régional du Tourisme. La région capitalise aussi sur des filières d'excellence comme l'industrie aéronautique et spatiale ou la santé.
Évolution et perspectives économiques
L'économie française se redresse progressivement après les chocs successifs liés à la pandémie de Covid-19 et à la crise énergétique. Malgré ces défis, la France reste une puissance économique majeure, se classant au septième rang mondial en termes de produit intérieur brut (PIB). Les perspectives pour 2024 laissent entrevoir une croissance modérée, portée par une reprise des exportations et un regain de dynamisme dans certains secteurs clés.
Un PIB en légère hausse pour 2024
Selon les projections, le PIB de la France devrait atteindre 3 052 milliards d'euros en 2023. Cette performance place le pays au septième rang des économies mondiales, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Inde. Pour 2024, les économistes anticipent une croissance modérée, estimée autour de 1,5%, tirée notamment par une reprise des exportations et un redressement de certains secteurs industriels.
Cette légère hausse du PIB en 2024 s'explique par plusieurs facteurs :
- Un rebond des exportations, en particulier dans les secteurs de l'aéronautique, du luxe et de l'agroalimentaire
- Un regain d'activité dans l'industrie manufacturière, soutenu par des investissements ciblés
- Une consommation des ménages relativement résiliente, malgré l'inflation
- Des effets positifs du plan de relance économique mis en place par le gouvernement
Des défis structurels à relever
Si les perspectives à court terme sont encourageantes, l'économie française reste confrontée à des défis structurels. Pour assurer une croissance durable et inclusive, il est crucial de s'attaquer aux faiblesses qui pénalisent la compétitivité et la productivité du pays :
Moderniser l'appareil productif
La France doit accélérer la modernisation de son tissu industriel, en misant sur l'innovation, la numérisation et la transition écologique. Cela passe par des investissements ciblés dans la recherche et développement (R&D), la formation et l'adoption de technologies de pointe.
Développer les secteurs d'avenir
Pour rester compétitive à l'échelle mondiale, la France doit miser sur les secteurs porteurs, tels que les énergies renouvelables, l'intelligence artificielle, la santé ou encore les industries créatives. Cela nécessite un environnement favorable à l'entrepreneuriat et à l'innovation, ainsi que des politiques volontaristes pour attirer les talents et les investissements.
Réduire les déficits et la dette publique
Avec un déficit public de 5,5% du PIB en 2023 et une dette avoisinant les 120% du PIB, la France doit poursuivre ses efforts d'assainissement budgétaire. Cela passe par une maîtrise des dépenses, une optimisation des politiques publiques et une fiscalité plus efficiente, sans pour autant compromettre les investissements d'avenir.
Le plan de relance, un levier pour accélérer les transformations
Pour répondre à ces défis et stimuler la reprise post-Covid, le gouvernement a lancé un ambitieux plan de relance de 100 milliards d'euros sur deux ans (2021-2022), financé en partie par l'Union européenne. Ce plan s'articule autour de trois axes prioritaires :
- La transition écologique (30 milliards d'euros)
- La compétitivité des entreprises (34 milliards d'euros)
- La cohésion sociale et territoriale (36 milliards d'euros)
En 2024, les effets de ce plan devraient se faire sentir, avec des investissements massifs dans la rénovation énergétique des bâtiments, le développement des mobilités durables, la décarbonation de l'industrie ou encore la transformation numérique des entreprises. Ces mesures visent à accélérer la modernisation de l'économie française et à poser les bases d'une croissance plus résiliente et durable.
L'essentiel à retenir sur la répartition des secteurs de l'économie française en 2024
Malgré les défis liés à la productivité et au déficit commercial, l'économie française devrait connaître une légère croissance en 2024, portée par une reprise des exportations et un redressement de certains secteurs industriels. Le plan de relance économique du gouvernement vise à accélérer la transition vers une économie plus moderne et innovante. L'évolution de la répartition des secteurs économiques sera un indicateur clé de la réussite de cette transition.