Le secteur tertiaire non marchand en France, englobant les activités non rentables destinées au bien-être public, est un pilier fondamental des services publics. En 2017, il employait 79% de la population active, avec une majorité de femmes. Comprendre son importance, son évolution et ses défis est essentiel pour appréhender le fonctionnement de l'État et la cohésion sociale.
📊 Chiffre clé
Au premier trimestre 2024, le secteur tertiaire non marchand a créé 6 400 emplois en France, soit une hausse de 0,2%.
Définition et importance du secteur tertiaire non marchand
Le secteur tertiaire non marchand joue un rôle crucial dans l'économie française. Il regroupe un ensemble d'activités essentielles au bien-être de la population et au bon fonctionnement de la société. Comprendre sa définition, son importance et son évolution est indispensable pour appréhender la dynamique économique et sociale du pays.
Un pilier fondamental des services publics
Le secteur tertiaire non marchand englobe des activités non rentables destinées au bien-être public. Ces activités couvrent l'administration publique, l'enseignement, la santé et les actions sociales. Elles constituent un pilier fondamental des services publics, souvent financés par les impôts et les contributions sociales.
En 2017, selon l'INSEE, 79% de la population active française travaillait dans ce secteur, avec une proportion de femmes de 55,7%. Ces emplois sont essentiels non seulement pour le fonctionnement de l'État mais aussi pour la cohésion sociale. Ils garantissent l'accès à des services de base tels que l'éducation, les soins de santé et l'assistance aux personnes vulnérables.
Une mission de service public
Contrairement au secteur marchand, le tertiaire non marchand ne vise pas la rentabilité économique. Sa mission première est de répondre aux besoins collectifs et de promouvoir l'intérêt général. Les activités de ce secteur sont généralement encadrées par des principes de continuité, d'égalité et d'adaptabilité.
L'administration publique, par exemple, assure le fonctionnement des institutions, l'application des lois et la gestion des services publics. L'enseignement, quant à lui, garantit l'accès à l'éducation pour tous et contribue à la formation des citoyens. Le secteur de la santé veille à la prévention et aux soins, tandis que les actions sociales luttent contre les inégalités et soutiennent les plus démunis.
Un poids économique significatif
Bien que non marchand, ce secteur représente un poids économique significatif. En 2017, selon l'INSEE, il employait près de 8 millions de personnes en France, soit environ un tiers de l'emploi total. Ces emplois, souvent stables et qualifiés, contribuent à la vitalité économique du pays.
De plus, les dépenses publiques liées au fonctionnement de ce secteur ont un effet d'entraînement sur l'économie. Elles soutiennent la demande et stimulent l'activité dans d'autres branches, comme les services aux entreprises ou la construction. Le tertiaire non marchand joue ainsi un rôle de stabilisateur économique, notamment en période de crise.
Évolution et dynamique de l'emploi dans le tertiaire non marchand
Le secteur tertiaire non marchand joue un rôle essentiel dans l'économie française, fournissant des services publics vitaux et contribuant de manière significative à l'emploi. Malgré les défis auxquels il est confronté, ce secteur fait preuve d'une résilience remarquable, comme en témoignent les derniers chiffres de l'emploi au premier trimestre 2024.
Une croissance de l'emploi encourageante au niveau national
Selon les données provisoires de l'INSEE, le secteur tertiaire non marchand a créé 6 400 emplois au premier trimestre 2024, soit une augmentation de 0,2% par rapport au trimestre précédent. Cette performance est d'autant plus notable qu'elle intervient après une baisse de 0,3% enregistrée dans le Grand Est au troisième trimestre 2023.
À titre de comparaison, le secteur tertiaire marchand affiche une croissance plus soutenue, avec 48 100 emplois supplémentaires (+0,4%) sur la même période. Néanmoins, la progression de l'emploi dans le tertiaire non marchand témoigne de la résilience de ce secteur face aux défis économiques actuels.
Secteur | Évolution T1 2024 |
---|---|
Tertiaire marchand | +48 100 emplois (+0,4%) |
Tertiaire non marchand | +6 400 emplois (+0,2%) |
Des disparités régionales persistantes
Si les chiffres nationaux sont encourageants, il convient de noter que la situation de l'emploi dans le tertiaire non marchand varie selon les régions. Ainsi, certaines zones d'emploi comme celles de Charleville-Mézières et Sedan dans les Ardennes, ou encore Bar-le-Duc (Meuse) et Mulhouse (Haut-Rhin), enregistrent une progression particulièrement marquée.
En revanche, d'autres territoires, à l'instar du Grand Est, ont connu des baisses d'effectifs au cours des trimestres précédents. Ces disparités soulignent la nécessité de politiques ciblées pour soutenir l'emploi dans le secteur tertiaire non marchand, en tenant compte des spécificités locales.
Un secteur clé pour l'économie et la cohésion sociale
Au-delà des chiffres, il est essentiel de rappeler le rôle crucial joué par le secteur tertiaire non marchand dans la société française. En assurant des services publics essentiels dans les domaines de l'administration, de l'enseignement, de la santé et de l'action sociale, ce secteur contribue au bien-être de la population et à la réduction des inégalités.
De plus, avec 79% de la population active française employée dans ce secteur en 2017 selon l'INSEE, dont 55,7% de femmes, le tertiaire non marchand est un moteur majeur de l'emploi et de l'inclusion professionnelle. Son développement et sa pérennité sont donc des enjeux stratégiques pour l'avenir du pays.
Les défis et perspectives du secteur tertiaire non marchand
Le secteur tertiaire non marchand fait face à des défis spécifiques en France en 2024. Malgré une dynamique de création d'emplois positive, avec par exemple une hausse de 0,2% au premier trimestre 2024, soit 6 400 emplois supplémentaires, ce secteur doit composer avec des problématiques de gestion des coûts et d'amélioration de la qualité de service.
Des enjeux de maîtrise des coûts de personnel
Bien que la qualité des prestations fournies par le secteur tertiaire non marchand dépende en grande partie des compétences et de l'engagement des agents, les coûts de personnel représentent une part significative et croissante des budgets. Selon une note de conjoncture publiée en janvier 2024, ces dépenses de personnel pèsent lourdement dans les finances de l'État et des collectivités territoriales :
Les coûts de personnel dans le secteur tertiaire non marchand constituent une fraction élevée des budgets alloués par l'État et les collectivités. Alors qu'un fabricant peut utiliser la technologie, la simplification et d'autres techniques pour réduire le coût des produits vendus, le fournisseur de services est souvent confronté à un schéma constant d'augmentation des coûts.
Note de conjoncture, janvier 2024
Cette pression sur les coûts salariaux nécessite de trouver de nouveaux leviers d'optimisation et d'efficience pour les organismes publics et associatifs, tout en préservant la qualité de service et les conditions de travail des agents.
Améliorer la performance énergétique des bâtiments
Parmi les pistes explorées pour maîtriser les dépenses de fonctionnement, les économies d'énergie font figure de priorité. Le décret de mai 2017, entré pleinement en application, impose des obligations d'amélioration de la performance énergétique dans les bâtiments existants à usage tertiaire :
- Réalisation d'études énergétiques complètes
- Propositions de travaux et de scénarios pour diminuer les consommations d'énergie d'ici 2030
- Mise en place d'un observatoire pour suivre les résultats
- Sensibilisation des occupants aux économies d'énergie
Ces mesures visent à réduire la facture énergétique du secteur tertiaire non marchand, tout en contribuant aux objectifs environnementaux. Elles impliquent cependant des investissements conséquents à court terme.
Mieux évaluer la qualité et la performance des services
Au-delà des aspects budgétaires, le secteur tertiaire non marchand est confronté à des enjeux de mesure de sa performance et de la qualité perçue par les usagers. Contrairement à d'autres activités où la satisfaction client peut se mesurer par le chiffre d'affaires ou des enquêtes, les services non marchands doivent inventer de nouveaux indicateurs.
Des démarches émergent pour mieux prendre en compte l'impact social et environnemental, le bien-être au travail ou encore la valeur ajoutée spécifique de ces activités sur un territoire. L'enjeu est de dépasser une approche purement quantitative pour valoriser les dimensions qualitatives de ces services.
Perspectives : innovations organisationnelles et technologiques
Pour relever ces multiples défis, le secteur tertiaire non marchand devra accélérer sa transformation en combinant évolutions organisationnelles et innovations technologiques. Optimisation des processus, dématérialisation, mutualisation de moyens entre entités, recours au numérique pour certaines prestations, autant de leviers qui permettront de concilier qualité de service et soutenabilité financière sur le long terme.
L'essentiel à retenir sur le secteur tertiaire non marchand en France
Le secteur tertiaire non marchand, bien que résilient face aux défis, doit relever plusieurs enjeux pour assurer son efficacité et sa pérennité. La gestion des coûts de personnel et l'amélioration de la qualité des services sont au cœur des préoccupations. Des initiatives comme les améliorations énergétiques dans les bâtiments publics visent à réduire les coûts de fonctionnement et à renforcer la durabilité du secteur.