Comprendre et contrer le piratage et les cyberattaques en 2024

piratage et de cyberattaque
Face à l'évolution constante des cybermenaces, il est primordial de rester informé des dernières tactiques employées par les cybercriminels pour mieux s'en prémunir. Cet article se penche sur les tendances observées en 2024, notamment l'utilisation croissante de botnets composés de routeurs, ainsi que sur les incidents marquants et leurs répercussions. Nous explorerons également les solutions émergentes pour renforcer la cybersécurité.
📅 Date cléLe 1er mai 2024, le centre hospitalier de Cannes Simone Veil a été la cible d'une cyberattaque, entraînant la publication en ligne de données sensibles par un cybergang.

Études récentes et évolution des menaces cybernétiques

Selon une étude de Trend Micro publiée le 3 mai 2024, les groupes cybercriminels et d'espionnage montrent un intérêt croissant pour les botnets composés de routeurs de différentes marques. Ce phénomène indique une évolution inquiétante des méthodes utilisées pour mener des cyberattaques de grande ampleur. Une compréhension détaillée du fonctionnement et des objectifs de ces botnets s'avère essentielle pour anticiper et neutraliser efficacement les risques associés.

Des botnets de routeurs de plus en plus prisés des cybercriminels

L'étude de Trend Micro révèle que les routeurs, souvent négligés en termes de sécurité, sont devenus des cibles de choix pour la constitution de vastes réseaux de machines zombies ou "botnets". En exploitant des vulnérabilités connues ou des mots de passe faibles, les attaquants parviennent à prendre le contrôle de nombreux routeurs à l'insu de leurs propriétaires. L'intérêt des cybercriminels pour ces botnets de routeurs s'explique par plusieurs facteurs :
  • L'omniprésence des routeurs, que l'on retrouve dans la quasi-totalité des foyers et entreprises connectés
  • La faible sécurisation de ces équipements, rarement mis à jour et dotés de mots de passe par défaut
  • La puissance cumulée de milliers de routeurs permettant de lancer des attaques DDoS de grande ampleur
  • La difficulté à détecter et nettoyer les routeurs infectés, contrairement aux ordinateurs et serveurs

Des botnets multi-marques plus difficiles à contrer

La tendance observée par Trend Micro est à la constitution de botnets hétérogènes, composés de routeurs de différents fabricants. Cette approche permet aux attaquants de toucher un parc de machines plus vaste et de contourner les éventuelles contre-mesures mises en place par certains éditeurs. Lorsqu'une faille est corrigée sur les routeurs d'une marque donnée, les pirates peuvent continuer à exploiter les routeurs d'autres marques pas encore patchés. La diversité des architectures matérielles et logicielles complique aussi grandement la détection et l'éradication de ces botnets mutants.

Mieux comprendre ces menaces pour mieux s'en prémunir

Face à la recrudescence des botnets de routeurs, une compréhension fine de leurs modes opératoires apparaît cruciale. Il s'agit d'identifier les vulnérabilités exploitées, les outils et les infrastructures de contrôle utilisés par les attaquants. Des initiatives comme le projet Firminator, qui analyse les firmwares de différents routeurs pour y déceler des failles, vont dans ce sens. Au niveau des particuliers et entreprises, quelques mesures de bon sens permettent de limiter les risques :
  • Changer systématiquement les mots de passe par défaut des routeurs
  • Mettre à jour régulièrement le firmware avec les correctifs de sécurité
  • Segmenter le réseau pour isoler les éventuels équipements compromis
  • Monitorer le trafic sortant pour détecter toute activité suspecte
Mais in fine, ce sont les fabricants de routeurs qui sont le mieux placés pour renforcer la sécurité de ces équipements critiques. Des efforts sont attendus sur la facilité de mise à jour, la restriction des accès distants, ou encore l'implémentation de mécanismes de détection d'intrusion embarqués. Cette étude de Trend Micro a le mérite d'attirer l'attention sur une menace cybercriminelle en plein essor. Il appartient maintenant à l'ensemble de l'écosystème - éditeurs, FAI, CERT, chercheurs - de travailler main dans la main pour endiguer la prolifération de ces botnets de routeurs multi-marques. Un défi de taille, mais crucial pour préserver l'intégrité et la résilience de nos infrastructures numériques.

Incidents majeurs de cyberattaque et leurs impacts

Le centre hospitalier de Cannes Simone Veil a été la cible d'une cyberattaque d'ampleur le 1er mai 2024, avec à la clé le vol et la publication en ligne de plus de 60 gigaoctets de documents médicaux sensibles par un groupe de cybercriminels. Cet incident majeur met en lumière la vulnérabilité des infrastructures de santé face aux menaces informatiques grandissantes et soulève des questions sur la sécurité des données des patients.

Une attaque ciblée aux lourdes conséquences

Parmi les informations dérobées lors de cette cyberattaque figurent des données personnelles critiques telles que des cartes d'identité, des bilans médicaux, des bulletins de salaire et même des évaluations psychologiques de patients. Le groupe criminel à l'origine de l'attaque a exigé une rançon, menaçant de publier ces données. Devant le refus de l'hôpital de céder à ce chantage, les malfaiteurs ont mis leurs menaces à exécution, exposant les victimes à de graves risques d'usurpation d'identité et d'atteintes à la vie privée. L'ampleur de cette cyberattaque est sans précédent pour l'hôpital cannois. Comme le souligne un soignant sous couvert d'anonymat,
l'enjeu, c'est qu'un monceau de données a été publié en ligne. L'hôpital est en train de l'analyser pour prévenir les patients et dire quelle posture chacun va devoir tenir.

Un phénomène inquiétant qui se répète

Malheureusement, le centre hospitalier Simone Veil n'est pas un cas isolé. Quelques mois auparavant, l'hôpital d'Armentières dans le Nord avait lui aussi été piraté, avec le vol de plus de 800 relevés d'identité bancaire. Ces incidents à répétition mettent en évidence la nécessité pour les établissements de santé de renforcer drastiquement leurs dispositifs de cybersécurité.

Quelles mesures pour sécuriser les données de santé ?

Face à la recrudescence des cyberattaques visant le secteur médical, il est urgent de mettre en place des mesures préventives et correctives :
  • Sensibiliser et former le personnel aux risques cyber et aux bonnes pratiques
  • Mettre à jour et patcher régulièrement les systèmes et logiciels
  • Segmenter les réseaux et contrôler les accès aux données sensibles
  • Chiffrer les données stockées et échangées
  • Réaliser des audits de sécurité et des tests d'intrusion réguliers
  • Établir un plan de réponse aux incidents et s'entraîner à le mettre en œuvre
Au niveau national, une prise de conscience et des investissements sont nécessaires pour aider les hôpitaux à rehausser leur niveau de cybersécurité et éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
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Solutions et perspectives pour renforcer la cybersécurité

Pour faire face aux menaces croissantes liées au piratage et aux cyberattaques, il est essentiel de déployer de nouvelles technologies robustes et innovantes pour renforcer la cybersécurité. Les récents incidents majeurs de cyberattaques, comme celui ayant touché le centre hospitalier de Cannes en mai 2024 avec la publication de données médicales sensibles en ligne, soulignent l'urgence d'améliorer la sécurité des systèmes d'information critiques.

L'IA au service d'une sécurité proactive et autogérée

Cisco a dévoilé le 22 avril 2024 son nouveau fabric de sécurité autogéré baptisé Hypershield. Cette solution s'appuie sur l'intelligence artificielle pour offrir une protection proactive et adaptative des applications, appareils et données distribués au sein des entreprises. L'IA permet d'analyser en temps réel l'ensemble des flux réseau et d'identifier les comportements suspects ou anormaux afin de bloquer automatiquement les menaces avant qu'elles ne se propagent. Hypershield offre une visibilité unifiée sur les actifs et vulnérabilités de l'entreprise, ainsi que des recommandations contextuelles pour durcir la sécurité. Ce fabric de sécurité s'intègre de façon transparente aux environnements multi-cloud et peut s'auto-configurer en continu pour s'adapter à l'évolution du SI.

Vers une sécurité Zero Trust à grande échelle

Au-delà de la détection des menaces, il est crucial d'adopter une approche Zero Trust pour réduire la surface d'attaque. Ce modèle de sécurité part du principe que le réseau interne n'est pas plus sûr que l'externe et applique une validation systématique des accès selon le principe du moindre privilège. Chaque demande d'accès à une ressource est ainsi authentifiée, autorisée et chiffrée avant d'être approuvée. Le déploiement du Zero Trust à l'échelle du SI nécessite d'implémenter des contrôles d'accès granulaires basés sur l'identité, le contexte et les attributs de risque plutôt que sur la localisation du demandeur. Des solutions ZTNA (Zero Trust Network Access) permettent de microsegmenter les accès tout en offrant une expérience utilisateur fluide.

Développer une culture cyber et former les collaborateurs

La technologie seule ne suffira pas à endiguer la vague de cyberattaques. Il est primordial de sensibiliser et former en continu les collaborateurs aux risques cyber et aux bonnes pratiques de sécurité. Des programmes de sensibilisation interactifs, des exercices de simulation d'attaques et un accompagnement de proximité permettront de développer les bons réflexes et une véritable culture cyber au sein de l'entreprise pour en faire un maillon fort de la chaîne de sécurité.

Vers une cybersécurité renforcée

L'année 2024 a été marquée par une recrudescence des cyberattaques, mettant en lumière la nécessité de renforcer continuellement la sécurité de nos systèmes informatiques. Les nouvelles technologies, telles que l'IA et les systèmes autogérés, offrent des perspectives prometteuses pour contrer ces menaces en constante évolution. Néanmoins, il est essentiel de maintenir une vigilance accrue et d'adopter une approche proactive en matière de cybersécurité, en particulier pour les infrastructures critiques.

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